Terreur
Plaquée contre le mur
les yeux écarquillés
Muette et pétrifiée
N'osant plus respirer
Je regarde ma mère
L'agripper par les pieds
crier, le supplier
De ne pas se jeter
Pourquoi pleure t-il mon père
Où veut-il donc aller
Mes petits bras d'enfant
voudrait le consoler!
Mais la peine des grands
Est un trop gros tourment
Qui ne concerne pas les petits garnements
Ma mémoire d'enfant, l'avait mis de côté
Sans doute pour oublier
Ce petit incident!
Plaquée contre le mur
Les yeux écarquillés
Muette et pétrifiée
N'osant plus respirer
Je pressens un danger
Que je ne peux nommer
Que viennent donc faire ces grands
Dans ma cour d'enfant!
Imprégnée à jamais
Jusqu'au fond de mes yeux
De cette boue gluante
Qui colle à mes cheveux
Cette vision écoeurante
De ces deux monstres infâmes
Qui crachent leur venin
Et brise mon destin
En tuant là la femme
Que je serais devenue
En des jours plus lointains
Mais la jouissance des grands
Est là un ingrédient
Qui ne concerne pas les petits garnements
Ma mémoire d'enfant, l'avait mis de côté
Sans doute pour oublier
Ce petit incident!
Plaquée contre le mur
les yeux écarquillés
Muette et pétrifiée
N'osant plus respirer
Je regarde horrifiée
Ma vie me rattraper
Le passé, le présent
Se conjuguent un instant
Et aux sons des sirènes
En surmontant ma peine
Je contemple interdite
Toutes ces scènes insolites
Celle de ces hommes en blanc
Emportant mon enfant
Et celle de mon père
Aux élans suicidaires
Chloé