Défi N° 73 proposé par les croqueurs de mots : A l'abordage

Pour l’instant au moment où je vous parle, autant planter le décor, je suis dans ma cuisine et j’ai plutôt l’air d’une « crétine » peu inspirée devant sa feuille blanche se demandant ce qu’elle va pouvoir vous raconter ! Il est sept heure du mat, je viens d’ingurgiter 3 cafés, m’enfumer de 4 ou 5 clopes, j’ai les cheveux en pétard,  pas lavée,  habillée à la « va vite que je te pousse » et ne sais toujours pas par quel bout me prendre !  Pas moyen d’entre dans le vif de mon sujet, de trouver le raccourci qui mène à moi,  alors histoire  de passer le temps en attendant que l’inspiration me gagne, je vous propose en intro un petit voyage spatio -temporel en totale immersion dans les méandres d’une eau quelque  peu trouble mais combien exaltante !

 

   Par une délicieuse nuit de printemps où tout le monde se la coulait douce, moi, de mon pseudo Chloé  cherchait vainement la sortie ! Je vis donc le jour le 9 mai,  à 3 heures quarante cinq pour être précise,  par l’issue de secours !  A mon arrivée,  mon père en chaussons, réveillé à une heure indélicate de la nuit me jeta un regard  désappointé en  laissant échapper avec une grande spontanéité  un  « bordel de  merde, encore une fille ! Vous l’avez compris, le bébé étant une personne et déchiffrant tout,  mon histoire démarrait mal 

 

     Bien que mon anatomie affichait le contraire je fus donc pour mon père,  jusqu’à la fameuse "mue des homards" ce garçon quelque peu manqué tout de même, qu’il convoitait  ! Maman, solidarité féminine émergeant vit en moi une  alliance  en devenir ce qui me compliqua ostensiblement la tâche!  D’une nature plutôt conciliante et ne voulant en rien éveiller la susceptibilité ni de l’un ni de l’autre, je fis donc avec ces ingrédients un savant mélange dont je ne divulguerai pas le secret!  Dans cet amalgame succulent mais combien délictueux, je passais avec brio, de mes jupes plissées à petits carreaux blancs et noirs au short délavé  assorti à mes bottes de plage, troquant dans une légèreté absolue le missel du dimanche contre la  vieille bécane rouillée et bien trop grande pour moi de mon  père.

 

       Du haut de mes quelques centimètres, bien loin encore de toutes les hautes considérations intello- psychanalytiques, j’évoluais gaiment dans cette joyeuse mixture et  m’y retrouvais!  Pas de conflits intérieurs, même pas l’ombre d’un questionnement, tout en fait s’harmonisait sans grand effort de ma part.

 

     Les choses se compliquèrent sensiblement à l’âge où sensée quitter  les modèles familiaux pour devenir MOI ne me restaient plus que mes épices très  personnelles, colorées certes mais peu consistantes ! S’en suivit vous l’avez deviné  ma première crise existentielle : Qui  suis-je ? Où suis-je, sur que étage j’erre ? Tout étant en chantier,  je dois reconnaître que celle-ci dura plus longtemps que prévu et perdura quelque peu dans le temps !

 

         Ceci étant, pour en revenir à l’objet d’aujourd’hui, c'est-à-dire MOI , mes crises successives existentielles  ayant momentanément faits une pause, je  pense pouvoir vous dire de façon assumée  que je suis ce mélange contradictoire et détonnant de ces deux être chers qui sans  le savoir  ne s’accommodaient  pas si mal !  N’en suis-je pas la preuve lol, Le tout bien évidemment est agrémenté  d’aromates très relevés  et hauts en saveur qui donnent à ce que je suis une texture et coloration assez particulières  mi  poivre et sel,  mi figue- mi- raisin ou ombre et soleil.  Panaché souvent détonnant je vous l’accorde quand  le raisonnement, la passion, les ressentis  se heurtent, se mêlent puis  s’entremêlent montrant de moi selon les courants et la force du vent, ce que j’ai sans doute de meilleurs mais aussi de plus insupportable !

 

       Mon père  m’a laissé en héritage  sa petite taille  -1m56 et  46 kilos-   son nez légèrement en pointe,  son caractère bien trempé et  son versant parfois  taciturne et solitaire !  Ma mère indéniablement  le côté sœur Thérèsa ou abbé Pierre,  sans les accessoires ! Alors me direz- vous, qu’est ce qui t’appartient vraiment dans tout ça ?  Les épices bien sûre,  auxqueles  se rajoutent mon sens de l’humour et de la dérision, ma fantaisie ou grain de folie, mon énergie, ma  créativité … Comment ça j’ai les chevilles qui enflent ! En conclusion pour terminer ce monologue fastidieux  et éclairer vos luminaires  je rajouterai à titre indicatif que  pour Tricôtine , je suis sûrement  (Pub) une  drôle de tricôtinobidule  à maille !

 

       Pour mes collègues et amis qui m’appellent gentiment « l’électron libre » une  sorte d’atome chargé d’ions positifs et négatifs  qui se déplace  de façon incontrôlable dans la stratosphère  en bravant toutes les intempéries !

 

       Pour mes supérieurs hiérarchiques nettement moins poétiques et conciliants  sans aucun doute une « emmerdeuse, une empêcheuse de tourner en rond »  ce qui me vaut régulièrement quelques retours de bâton et de manivelle !

 

      Pour mes minots et leurs petits, une mère et mamé  poule quelque peu envahissante,  génitrice de futurs Tanguy en puissance !

 

       Pour ce qui est de mon mari, amant et compagnon tout simplement «  une tendre chieuse » et je dois dire que l’image me plait assez !


 

            Quant à vous,  je vous laisse le plaisir de m’imaginer!     

 

 

                                             Chloé       

 

 

 

 

 

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