Chariot Hauchon, Chariot Leflerc
Un vieux chariot Leflerc, faisant de l’humanitaire, se hasarde un matin à collecter des fonds et de l’alimentaire dans l’un des joyaux commerciaux de la gastronomie française. Alors qu’il tente de s’introduire la porte reste désespérément fermée !
« S’il vous plait, pourriez vous donc m’aider, je ne peux pas rentrer et me cogne le nez à cette porte blindée! »
« Très cher, lui répond alors un chariot redondant, le verbe élevé et le ton méprisant, vous n’êtes pas à Leflerc mais sachez jeune chose que vous êtes à Hauchon ! Regardez vos guenilles ! Vos patins sont rouillés et ne font que couiner ! Vous vous rongez le frein ! Ici les ventres vides ne sont pas acceptés ! Passez votre chemin et sachez donc bellâtre que d’attendre votre tour ne vous servira point !
Quelques mois plus tard, le chariot redondant nettement moins prospère, s’aventure à Leflerc ou les prix sont moins chers mais les achats finis et le ventre rempli, il ne peut plus sortir !
« S’il vous plait, Je vous prie de m’aider, je ne peux point partir et me heurte le nez à la porte vitrée !
« Mais je vous reconnais, nous nous sommes déjà vus ! Souvenez vous l’ami, regardez mes guenilles et mes patins rouillés qui ne font que couiner ! Hélas bellâtre vos souliers à mon goût sont beaucoup trop vernis, votre façade aussi ! Voyez très cher vous n’êtes plus à Hauchon et ici à Leflerc quand les ventres sont pleins, ils remplissent les vides et restent en magasin! Sachez cette fois confrère que votre suffisance ne vous servira point et rongez vous le frein, ça vous rendra plus
noble et vous fera du bien !
Chloé Noura